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Soins dentaires : toujours trop chers ! – Enquête de santé le débat

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Soigner ses dents sans se ruiner, une équation impossible pour la plupart des Français. Un patient sur cinq a déjà renoncé à une visite chez le dentiste faute d’argent. Dentistes, prothésistes, mutuelles… à qui profite cette dérive tarifaire ? La Sécurité sociale joue-t-elle encore son rôle ? Les patients sont-ils condamnés à rester les grands perdants ? Un débat animé par Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes.

Face à Michel Cimes et Marina Carrère-d’Encausse siégeaient 3 confrères : Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD, Sophie Dartevelle, présidente de l’UFSBD et Fabien Cohen, secrétaire général de la société française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire ainsi que le Porte-parole du Collectif contre Dentexia : M. Abdel Aouacheria. Le reportage qui précéda les débats était presque complet, et aurait plutôt bien démontré, pour une oreille attentive, à qui profite le crime. En effet, les complémentaires santé ont été désignées comme étant les plus grandes bénéficiaires du règlement arbitral.

Mais n’oublions pas que nous sommes sur le « service public » et donc sous influence, pour ne pas dire plus, du gouvernement. Le journaliste nous conduit comme des enfants au tableau noir pour plus d’explications et nous ressort la communication, mot à mot, de Marisol Touraine. Oui, le projet initial proposait bien 806 millions de revalorisation des soins sur 4 ans, ce qui paraît énorme pour les Français. Il précise que cela devait représenter une augmentation de 9000 € / an, en moyenne, pour les cabinets dentaires – chiffre revu à la baisse par le règlement arbitral (7500 €).


Et voilà, la messe est dite ! Les dentistes crachent sur une augmentation de leurs revenus ! Dois-je préciser que cela dépend non seulement du type de cabinet, mais qui plus est qu’il s’agit de chiffre d’affaires et non de revenus ? Mais un journaliste n’est pas à un détail près quand il s’agit d’étayer sa thèse. Quand il parle d’une restauration de dent cariée (sic), il montre des honoraires de 41 € qui passeraient à 67 €, en omettant de signaler qu’il s’agit de la cotation maximum et non d’une moyenne pour cet acte ! Pas un mot sur le non remboursement des implants et très discret sur la trop faible revalorisation des soins. Information ou désinformation, un mélange savamment dosé…

Aucun mot sur les difficultés économiques que va susciter inexorablement cette nouvelle règle du jeu, avec, à n’en point douter la fermeture de nombreux cabinets, voire des drames comme il en existe déjà dans d’autres secteurs d’activité. Personne n’a osé insister sur les risques encourus par les patients, car, comme l’a suggéré le Dr Mojaïsky, les praticiens sont des soignants et ne peuvent baisser la qualité!

Michel Cimes se veut impartial, et, oubliant sans doute pour une fois qu’il est aussi un peu médecin, balance ses invectives déguisées en interrogations à propos d’une question sur la couronne payée 40 € en Chine… Les patients pourront se réjouir puisque la sécurité sociale augmentera la cotation des couronnes de 12,50 €, sachant qu’elle ne rembourse que 70%, cela représentera une amélioration de la prise en charge de 8,75 €, le prix d’un paquet de Camel filtre ! Des explications bien fumeuses mardi soir sur France 5.

http://www.dental-tribune.com/articles/news/france/33700_soins_dentaires__toujours_trop_chers.html

Les participants à ce débat sont :

– Dr Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires

– Dr Sophie Dartevelle, présidente de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire

– Dr Fabien Cohen, secrétaire général de la Société française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire

– Abdel Aouacheria, porte-parole du Collectif contre Dentexia

le gouvernement met en oeuvre la réforme des tarifs : voici les nouveaux plafonds imposés en prothèse dentaire

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Le gouvernement va plafonner les tarifs des prothèses dentaires et augmenter la base de remboursement des couronnes, tout en revalorisant certains actes pratiqués par les chirurgiens-dentistes, a annoncé jeudi le ministère de la Santé.
Ces mesures reprennent l’arbitrage remis à la ministre Marisol Touraine après l’échec des négociations tarifaires entre l’Assurance maladie et les syndicats de dentistes (FSDL, CNSD et l’Union dentaire). Le recours à l’arbitrage était fortement contesté par les professionnels.
Au cours de la négociation, qui a échoué fin janvier, le gouvernement a annoncé son intention de plafonner les actes prothétiques (couronnes, bridges), plus rémunérateurs pour les professionnels, en contrepartie d’une revalorisation des soins conservateurs et de prévention (carie, détartrage).
Dans un communiqué, le ministère de la Santé confirme que Mme Touraine « va approuver » l’arbitrage, ce qui conduira à un « plafonnement progressif des tarifs sur les prothèses ». Il donne l’exemple du nouveau plafond tarifaire maximal de la couronne céramo-métallique, fixé à 550 euros en 2018 et qui diminuera jusqu’à 510 euros à partir de 2020. En parallèle, il annonce une « augmentation de la base de remboursement des couronnes », qui passera de « 107,5 euros à 120 euros en 2019 ».
Pour les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), les « plafonds sont revalorisés (exemple : pour la couronne métallique, le plafond passe de 230 à 250 euros) et la prise en charge complète est étendue à des actes supplémentaires », est-il écrit.
Le gouvernement annonce une revalorisation du tarif des « soins conservateurs » pour un coût évalué à 658 millions d’euros en quatre ans. A titre d’exemple, un chirurgien-dentiste gagnera 67 euros en 2018 pour la restauration d’une dent sur un type de carie, contre 41 euros l’an passé.
Autre exemple, la consultation avec un patient « atteint de handicap mental et/ou psychique sévère », plus longue et complexe, sera revalorisée de 60 euros.
Au total, « la revalorisation des actes pour les chirurgiens-dentistes s’élève à 273 millions d’euros, soit un gain moyen de 7.600 euros d’honoraires supplémentaires par chirurgien-dentiste libéral d’ici à 2021 », assure le ministère.
La réforme de la tarification des dentistes a donné lieu à plusieurs actions de protestation ces dernières semaines dont la dernière, vendredi dernier à Paris, a rassemblé entre 6.000 et 10.000 personnes.

 

http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/soins-dentaires-le-gouvernement-met-en-oeuvre-la-reforme-des-tarifs-09-03-2017-6749061.php

Marisol Touraine va approuver la proposition d’arbitrage permettant une meilleure prise en charge des soins dentaires des Français

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Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, a reçu la proposition d’arbitrage de Bertrand FRAGONARD, président de chambre honoraire à la Cour des comptes, relative à la négociation conventionnelle entre les représentants des chirurgiens-dentistes et l’Assurance maladie. La Ministre va approuver cet arbitrage, mettant ainsi en œuvre les nouveaux tarifs et plafonds relatifs aux soins dentaires.
Lire le communiqué de presse

Valérie Boyer au secours des dentistes

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Dans un communiqué de presse sur Facebook, la député (LR) Valérie Boyer proche de François Fillon, a évoqué le mouvement de la filière dentaire du 3 mars 2017.

Avec les chirurgiens-dentistes, c’est toute la filière dentaire qui exprime aujourd’hui son exaspération à l’encontre de la politique de santé menée depuis cinq ans.
Après les infirmières, les sages-femmes, les médecins… ce sont aujourd’hui les 42 000 chirurgiens-dentistes et les professionnels de la filière qui n’en peuvent plus du mépris de la ministre de la santé, de la politique du gouvernement, qui n’en peuvent plus de voir leurs conditions d’exercice se dégrader et de ne pouvoir remplir leur missions auprès des patients.
Alors que le système actuel contraint les chirurgiens-dentistes à privilégier une activité curative et prothétique qui seule permet d’assurer la viabilité de leur cabinet, ils souhaitent développer leur activité préventive et conservatoire aujourd’hui sous-valorisée.
C’est bien ce volet préventif et conservatoire qui est au cœur de la santé bucco-dentaire des Français, et qui doit être un axe durable de santé publique.
Pour des raisons de communication politique, ce gouvernement a choisi de faire du « dentiste bashing » en faisant croire que la solution consiste à plafonner le remboursement prothétique en imposant agressivement un règlement arbitral à toute une filière. Une fois de plus, ce gouvernement démontre son rejet de l’avis des professionnels de terrain, son rejet de l’exercice libéral des soignants.
Particulièrement attaché à notre système de protection sociale, ayant mis la santé au cœur du débat politique, nous voulons exprimer ici notre soutien à la filière dentaire et rappeler les principales propositions de François Fillon :
-rétablir les plans prévention-santé à l’école et promouvoir la santé bucco-dentaire
-casser « l’arbitrage » de la ministre dès 2017
-restaurer le dialogue avec la CNAM pour une revalorisation des actes de prévention et de conservation (soins des caries, de parodontologie)
-imposer un meilleur remboursement des prothèses et de l’orthodontie tout en maintenant des prestations de qualité via la création de l’Agence de garantie de la couverture solidaire des dépenses de santé qui réunira l’assurance maladie obligatoire, les complémentaires et les professionnels de santé
-faire évoluer les métiers de la filière dentaire en particulier des assistants dentaires et permettre l’accès à l’innovation

Valérie Boyer et Jean Leonetti

Les dentistes manifestent à Paris contre « la destruction de la filière »

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Les 3 syndicats de dentistes, la FDSL, la CNSD et l’Union dentaire s’était donné rendez vous vendredi dernier, accompagnés des représentants des étudiants de l’UNECD et le SNIO, contre le réglement arbitral qui fixera notamment les plafonnements des actes liés aux prothèse. Environ 5 000 personnes sont espérées.

Pourquoi cette manifestation?
Contre la « destruction massive de la filière dentaire ». Tel est le mot d’ordre du rassemblement. La grogne du monde dentaire remonte au mois de janvier et à l’échec des négociations entre les syndicats de dentistes et l’Assurance maladie. Commencées le 2 septembre, les discussions s’articulaient autour d’un avenant à la convention qui régit les relations tarifaires des dentistes libéraux avec la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

Alors qu’une étude de la MGEN dévoilait récemment que 30 % des Français avaient renoncé à des soins dentaires en 2016 pour des raisons financières, l’objectif était d’améliorer l’accès financier à ces soins. Le texte proposait notamment la revalorisation des plusieurs actes de soin de base comme le traitement des caries et des détartrages. En contrepartie, l’Assurance maladie proposait de plafonner les actes liés aux prothèses.

Pourquoi les négociations ont elle échouées ? 

Les discussions se sont arrêtées deux jours avant la fin officielle des négociations. La FDSL et la CNSD ayant rejeté la proposition de l’Assurance maladie, et étant les seuls syndicats majoritaires, les discussions ne pouvaient plus continuer.

En cause, la proposition du gouvernement, largement en-dessous des revendications des syndicats. Alors que ces derniers réclamaient 2,5 milliards d’euros de revalorisation des actes de base, l’Assurance maladie ne proposait que 806 millions d’euros sur quatre ans « un effort sans précédent ». « On savait qu’on aurait pas les 2,5 milliards, reconnait Philippe Denoyelle, mais la proposition des 806 millions d’euros était insuffisante ». Pour lui, une enveloppe d’1 milliard au terme des négociations était le minimum acceptable.

Quel plafonnement pour les prothèses ?

Autre problème, les actes prothétiques, qui devraient être plafonnés, offrent une meilleure rémunération aux professionnels. En effet, si les soins de base constituaient en 2015 plus de la moitié de leurs actes, ils ne représentaient seulement qu’un quart environ de leurs honoraires.

Pourtant, les syndicats n’étaient pas nécessairement opposés au plafonnement des prothèses. « Sur le principe on est contre », précise Philippe Denoyelle. « Mais on aurait été d’accord pour accepter certains plafonnements, sur certains actes ». A condition cependant que la revalorisation de contrepartie soit suffisante, ce qui n’a pas été le cas.

L’assiette des actes à plafonner est également estimée trop large. « Un certain nombre d’actes pourraient être plafonnés mais ceux proposés étaient de trop grande ampleur », regrette le président de l’Union dentaire.

De nombreux professionnels craignent qu’un plafonnement excessif de ces actes poussent des confrères à tenter de limiter leurs coûts en allant chercher à l’étranger des prothèses moins chères, mais de moins bonne qualité, ou en en licenciant du personnel. Selon les syndicats, la priorité serait de revaloriser les moyens de prévention de soin de première intention, pour réduire les besoins en prothèses.

 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/les-dentistes-manifestent-a-paris-contre-la-destruction-de-la-filiere_1885230.html

Dentistes en colère : toutes les photos et vidéos de la manifestation du 3 Mars !

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Après huit semaines d’actions coups de poing menées par les étudiants grévistes, tous les acteurs de la filière dentaire se sont retrouvé vendredi 3 mars, à Paris, pour dénoncer le plafonnement des tarifs des prothèses (couronnes, bridges…) que la ministre de la santé Marisol Touraine pourrait leur imposer d’ici à la fin du mois…

Voici les photos de cette manifestation très peu relayée par la presse…

L’UNPPD, le syndicat des prothésistes dentaires se joint à la manifestation du 3 Mars

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L’UNPPD se joint au mouvement de l’ensemble de la filière dentaire pour manifester le 3 mars prochain afin de faire entendre la voix des prothésistes dentaires et leurs revendications.

L’UNPPD dit NON au plafonnement des tarifs des chirurgiens-dentistes pour les prothèses dentaires, parce que les laboratoires de prothèse dentaire français seraient le dommage collatérale d’une mesure destinée à améliorer l’accès de la population aux soins dentaires.

Si les patients ne peuvent aujourd’hui, assumer financièrement des soins dentaires et des prothèses, ce n’est certainement pas de la faute des prix pratiqués par les prothésistes dentaires fabriquant en France. Le plafonnement tel que présenté, risque d’entraîner la disparition des 3 800 laboratoires et des 17 650 personnes vivants de cette fabrication de proximité.

L’UNPPD a rencontré ces dernières semaines l’Union des Caisses d’Assurances Maladie (UNCAM), l’Union Nationale des Organismes d’Assurance Maladie Complémentaire (UNOCAM), le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Artisanat ou encore les candidats à l’élection présidentielle.

Le plafonnement des tarifs des prothèses dentaires ne peut faire partie des solutions appropriées en l’état actuel, à moins qu’il soit associé à des mesures impliquant les laboratoires de prothèse dentaire.

L’UNPPD ne perd pas de vue que les syndicats de chirurgiens-dentistes et d’étudiants ont appelé les autres professions, assistantes, prothésistes et fournisseurs à les aider, mais ne les ont pas associés à l’organisation et aux communiqués de presse du mouvement du 3 mars.

Source : http://www.unppd.org/

L’UNECD lance la pétition « Mes dents ne sont pas un commerce!! »

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Notre ministre de la santé souhaite aujourd’hui signer le déclin de notre système de santé !
Moi patient :
– Je dénonce l’attitude de l’assurance maladie et de la ministre de la santé, qui restent sourds aux propositions et aux revendications des étudiants en chirurgie-dentaire.
– Je comprends mon dentiste qui se bat pour continuer à me prodiguer des soins de qualité.

– Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir bénéficier des nouvelles technologies, de l’avancée de la science, et de nouveaux matériaux pour mes soins.
Je souhaite que mon dentiste continue de prendre le temps de me soigner correctement.
Je suis pour la revalorisation des soins conservateurs qui tiendrait enfin compte de ces évolutions.

– Mon dentiste a évolué, il n’est ni un escroc, ni un charlatan, mais souhaite l’amélioration de MA santé bucco-dentaire.
Il se bat aujourd’hui pour un intérêt commun en offrant à ses patients les meilleurs soins disponibles.

– Mon dentiste se bat pour conserver mes dents saines; il souhaite prendre le temps pour m’expliquer comment obtenir une hygiène buccale correcte et ainsi limiter l’apparition de caries: la prévention est primordiale! Or, les propositions faites par l’assurance maladie ne favorisent pas une politique de santé préventive mais curative.

– Il se bat aujourd’hui pour que je puisse être remboursé quand il soigne mes gencives (la parodontologie).
– Je dénonce le désengagement de la sécurité sociale dans la prise en charge des soins dentaires, et ce depuis presque 30 ans.

– Je suis un patient concerné, j’ai conscience que ma santé bucco-dentaire est très importante.
– Je dénonce la pression (dispositif arbitral – 49.3 déguisé) mise par le gouvernement durant les négociations conventionnelles. Ces négociations devaient permettre à nos praticiens de nous prodiguer des soins de dernière génération et améliorer de ce fait notre santé bucco-dentaire.
C’est pourquoi aujourd’hui je signe cette pétition pour soutenir mon dentiste et les étudiants en chirurgie dentaire dans leur combat pour le maintien de la qualité des soins dentaires.

UNECD

à signer sur https://www.change.org/p/marisol-mes-dents-ne-sont-pas-un-commerce

Le 3 mars, le monde dentaire se mobilise pour dire stop à Marisol Touraine

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Le 3 mars, le monde dentaire se mobilise pour dire à Marisol Touraine :
Stop à l’entreprise de démolition de toute la filière !

Profession chirurgien-dentiste, No.1 au Etats-unis

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WASHINGTON, D.C, États-unis : Selon l’U.S. News & World Report, qui publie chaque année une liste des 100 meilleurs emplois aux États-Unis, la profession de dentiste est en tête de liste pour l’année 2017. Ceci concerne le fort potentiel de croissance, la conciliation travail-vie privée et salaire. Dans l’ensemble, les emplois qui concernent la santé sont les mieux classés.

Parmi les 100 meilleurs emplois qui figurent sur cette liste, 52 font partie des domaines liés à la santé, et sept du domaine odontologique. La profession de chirurgien-dentiste est classée numéro 1, suivie par celle d’infirmière libérale et d’assistant médical.

On estime que le nombre de chirurgien-dentistes aura augmenté de 18 % jusqu’en 2024, comptant ainsi environ 23 300 nouveaux emplois. En moyenne, les dentistes ont obtenu une rémunération de 152 700 $ en 2015, avec une fourchette de salaire allant de 68 310$ à 187 200$.

La profession d’orthodontiste, qui était, l’an dernier, en tête de liste, occupe maintenant le cinquième rang. Compte tenu de la demande croissante de soins dentaires spécialisés, la profession devrait se développer de 18 pour cent entre 2014 et 2024, ce qui équivaut environ à la création de 1 500 postes. En 2015, un orthodontiste gagnait en moyenne 187 200$.

Le spécialiste en chirurgie buccale et maxillo-faciale se trouve à la neuvième place dans la liste des meilleurs emplois en 2017, avec un salaire médian de 187 200$ en 2015 et une augmentation de 1 200 nouveaux postes en 2024. Ce même spécialiste occupait la troisième place dans la liste des emplois mieux rémunérés en 2015.

En raison du vieillissement de la population aux États-Unis, la demande croissante pour les soins dentaires réparatrice devrait stimuler la courbe de l’industrie dentaire en général et de la profession de prothésiste en particulier. Le métier de prothésiste dentaire se trouve à la 21e place en 2017. En moyenne, ces professionnels des soins dentaires gagnent de 119 740 $ en 2015 et l’emploi dans la profession devrait connaître une augmentation de 100 nouveaux emplois d’ici 2024.

Le marché pour les hygiénistes dentaires prospère principalement en raison de la prise de conscience de l’importance de la santé bucco-dentaire des patients. Classée à la 32e place du meilleur travail, la profession d’’hygiéniste devrait augmenter de 19 % d’ici 2024, avec la création d’environ 37 400 nouveaux postes. En moyenne, l’hygiéniste dentaire aux Etats-Unis a gagné 72 330$ en 2015.
À la 100e place de la liste se trouve la profession d’assistante dentaire. Plus de 58 000 nouveaux emplois d’assistants/assistantes dentaires devraient être ouverts d’ici 2024, traduisant ainsi une croissance de l’emploi de 18 pour cent. Le salaire médian d’une assistante dentaire était 35 980 $ en 2015.

Le U.S. News et World Report a dressé cette liste en se basant sur 15 secteurs d’activités et d’entreprises aux Etats-unis et en prenant en compte la courbe de croissance des dix dernières années, le taux d’ouverture entre 2014 à 2024, le salaire médian, les taux d’emplois, les perspectives futures d’emplois, le niveau de stress et la qualité travail-vie privée des diverses professions. Les données d’analyses proviennent du Bureau of Labor Statistics.

 

http://www.dental-tribune.com/articles/news/france/32873_profession_chirurgien-dentiste_no1_au_etats-unis.html

Créez un nouveau sourire dans votre cabinet : recettes et menus à la carte du Dr Stefen Koubi

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Créez un nouveau sourire dans votre cabinet : recettes et menus à la carte du Dr Stefen KoubiReplay de la conférence en ligne du 24 mai 2016. Le Dr Koubi vous dévoile 5 trucs et astuces à mettre en pratique au quotidien. Cet échange met l’accent sur l’aspect pratique autour de l’esthétique du sourire à
savoir :
-appréhender les cas simples et plus complexes dans le secteur antérieur
-les trucs et astuces à toutes les étapes cliniques (projet esthétique, préparations,
provisoires et collage)
-les nouveaux outils à disposition du praticien (couronnes ? facettes ? chips ?) et leur
sélection.

Patrick Solera chez Eric Brunet

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Patrick Solera chez Eric Brunet

Démantèlement de la santé bucco-dentaire en France

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Le sort des chirurgiens-dentistes n’intéresse personne. En période électorale qui plus est. Et les négociations menées ces derniers mois entre l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM) et les syndicats de cette profession, encore moins. Entamées le 20 septembre 2016, ces négociations voulues par la Ministre de la santé Marisol Touraine avaient pour objet la remise à plat complète du système qui régit l’activité des chirurgiens-dentistes, et sur lequel est fondé l’équilibre économique de la profession.

De quoi parle-t-on exactement? Les dentistes français ont accepté depuis des dizaines d’années de perdre de l’argent sur tous les soins courants et de prévention (caries, détartrages, dévitalisations, extractions, etc.) qu’ils prodiguent à leurs patients. Les tarifs de rémunération de ces actes sont fixés en effet par la Caisse d’Assurance Maladie et ne peuvent être dépassés (on parle de tarifs « opposables »). Ce sont les plus bas d’Europe.

Tarifs français de rémunération des actes dentaires les plus bas d’Europe

En contrepartie de cet auto-sacrifice obligé, les chirurgiens-dentistes ont le droit d’appliquer un dépassement d’honoraires sur les prothèses dentaires (couronnes, bridges, appareils amovibles, etc.). C’est à dire qu’ils peuvent les facturer à leurs patients plus cher que le prix fixé par la Sécurité Sociale—lequel n’est donc pas opposable. Or ce prix de référence ne couvre même pas le prix d’achat de la prothèse au laboratoire qui la fabrique, sans parler des frais de fonctionnement d’un cabinet (loyer, salaires, fournitures, matériel, etc.), et encore moins de la rémunération du temps passé par l’intéressé à travailler en bouche, faire des empreintes et placer, après l’avoir réglée, la prothèse au cours de plusieurs rendez-vous.

Ainsi, l’équilibre financier d’un cabinet dentaire repose-t-il uniquement sur cette incongruité qui consiste à travailler à perte sur une catégorie d’actes déterminés (les soins les plus courants), et à facturer une autre catégorie d’actes (les prothèses) de façon à compenser le manque à gagner sur les soins et à dégager une marge bénéficiaire pour la micro-entreprise qu’est un cabinet dentaire.

Une logique ubuesque préside à l’équilibre économique d’un cabinet dentaire

Cette situation est la raison pour laquelle ces coquins de dentistes sont régulièrement montrés du doigt par des médias à l’objectivité ébouriffante, qui dénoncent les marges exorbitantes dégagées entre le coût d’achat d’une prothèse et le tarif facturé au patient, sans donner jamais aucune explication quant à la logique ubuesque qui préside à l’équilibre économique d’un cabinet dentaire.

Une loi soi-disant protectrice (lois HPST 2009) contraint d’ailleurs désormais les praticiens à communiquer à leurs patients ce coût d’achat—comme si on contraignait un restaurateur à se justifier du prix de ses carottes afin que ses clients puissent juger de la pertinence de la plus-value générée par son travail.

Soulignons ici qu’outre les chirurgiens-dentistes, la Sécurité Sociale a elle aussi des comptes transparents connus annuellement. En revanche, le pouvoir politique ferme complaisamment les yeux sur le défaut d’information des bilans comptables des assurances complémentaires de santé malgré l’obligation qui leur est faite—sans doute est-il trop délicat de communiquer sur la part des cotisations encaissées qui est réellement reversée aux assurés en remboursement de leurs soins médicaux…

Revalorisation des tarifs sans cohérence avec les coûts réels

Cette situation particulière est aujourd’hui au cœur des négociations. La volonté de la Ministre est d’obtenir un plafonnement des tarifs des prothèses dentaires dans le but affiché de permettre à un plus grand nombre de patients d’accéder à ces soins onéreux. Ceci, en échange d’une revalorisation des tarifs de soins opposables. Rappelons que pour les patients les plus défavorisés existe déjà le système de la CMU, qui leur permet de se faire soigner sans aucune avance de trésorerie, à des tarifs imposés dont les cabinets dentaires assument entièrement la minoration.

Les chirurgiens-dentistes ne sont pas hostiles à une refonte cohérente du système, bien au contraire. Leur souhait est de soigner leurs patients « selon les données acquises de la science », comme ils s’y sont engagés en prêtant le serment d’Hippocrate lors de l’obtention de leur diplôme. Et ce, au juste prix des techniques modernes et préservatrices de l’organe dentaire qui sont utilisées dans tous les pays dits développés, des Etats-Unis au Japon, en passant par l’Allemagne ou même la Roumanie. Sauf en France! L’opposabilité du tarif des soins ne le permet pas, la rémunération actuelle ne couvrant même pas les coûts du matériel et des produits.

Hélas, malgré l’effort financier consentit par l’UNCAM pour revaloriser ces soins dits conservateurs (dont le but est de préserver au maximum les dents des patients) et de prévention (afin de ne pas avoir à soigner des dents en bonne santé), on reste très loin du compte. Aucun nouvel équilibre financier ne pourra être trouvé avec une majoration de 30% d’un tarif imposé déconnecté de toute réalité clinique, quand le coût réel de l’acte nécessiterait une revalorisation de… 300%. Les sommes affichées en dizaines de millions d’euros dans la presse ne doivent tromper personne—on peut toujours faire dire aux chiffres ce que l’on souhaite.

Un « règlement arbitral » doit décider de façon unilatérale du devenir de toute une filière

Au-delà du débat d’experts, c’est un nouvel équilibre permettant aux patients de bénéficier de soins de qualité qui est recherché et qui n’a pu être trouvé, conduisant les trois syndicats négociataires, de sensibilités variées, à refuser toute signature d’accord.

Dans un élan remarquable d’effort de conciliation, notre ministre de tutelle a annoncé le 27 octobre 2016 qu’en l’absence d’un accord entre les parties le 27 janvier 2017, elle imposerait un règlement arbitral—sorte de lettre de cachet qui déciderait de façon unilatérale du devenir, de l’organisation et de la rémunération de toute une filière représentant plusieurs professions.

Qui accepterait raisonnablement de négocier l’avenir de dizaines de milliers de personnes avec un fusil pointé sur le front? Marisol Touraine invente ainsi l’uberisation d’Etat, sorte de soviétisation d’une profession dite « libérale » au profit des lobbies financiers. En effet, il est à noter que pour l’instant, devant la faiblesse de l’enveloppe proposée par l’UNCAM, l’effort demandé repose sur les seules épaules des praticiens qui ne pourront le supporter financièrement.

Quid des mutuelles? Ces compagnies d’assurance se présentent comme des organismes protecteurs de leurs assurés. Il s’agit surtout d’entreprises remarquablement rentables. Depuis le 1er janvier 2016, la loi impose la mise en place d’une mutuelle d’entreprise pour tous les salariés, créant de fait un marché obligatoire et juteux pour les organismes complémentaires santé. Ces entités, dont les actifs boursiers et immobiliers dépassent déjà l’entendement, se livrent d’ailleurs un combat acharné à coups de campagnes publicitaires chiffrées en millions d’euros afin d’attirer à elles le plus grand nombre d’affiliés. Cette gabegie est honteuse ; les sommes ainsi dilapidées, si elles étaient consacrées à un meilleur remboursement des patients, pourraient certainement permettre de participer à un équilibre dans la refonte complète du système souhaitée par tous. Mais les mutuelles, dont la collusion avec nos élites dirigeantes mériterait d’être investiguée, n’ont pas été contraintes de s’asseoir à la table des négociations.

La qualité des soins en question

L’engagement professionnel des chirurgiens-dentistes consiste à prendre soin de la santé bucco-dentaire de leurs patients. Au terme d’un cycle minimum de six années d’études, le titre de « Docteur » qui leur est attribué leur confère la responsabilité intégrale des traitements qu’ils mettent en oeuvre et qu’ils devraient, à ce titre, être libres de choisir. En effet qui souhaiterait être soigné selon les techniques d’un autre âge? L’odontologie vit en ce début de 21ème siècle une passionnante révolution technique par l’intégration des technologies numériques ou encore l’avènement de l’implantologie, mais aussi une modification profonde des attentes des patients en terme d’esthétique et de confort. Les nouveaux outils thérapeutiques à la disposition des praticiens coûtent chers, et n’ont bien entendu rien à voir avec les rémunérations proposées par l’UNCAM. Les jeunes générations particulièrement, connectées via les réseaux sociaux à ce qui se fait de mieux au monde, sont en quête d’excellence et souhaitent proposer à leurs patients ces pratiques innovantes qui nécessitent de lourds investissements.

Cependant, comme la majorité de leurs concitoyens, ils souhaitent aussi gagner leur vie correctement. Et il n’est pas honteux de dire que certains d’entre eux n’ont pas choisi leur carrière professionnelle par amour de l’organe dentaire, mais parce qu’ils ont pris l’ascenseur social qui, grâce à un cursus scolaire et universitaire couronné de succès, leur a permis d’exercer une profession libérale qui présente à leurs yeux le double avantage de l’indépendance vis-à-vis d’un employeur—dans un monde en crise où l’ombre du chômage plane sur la vie professionnelle de beaucoup—et celui d’un niveau de vie confortable dépendant uniquement de la qualité de leur prestation et de la responsabilité des soins qu’ils prodiguent à leurs patients.

30% des cabinets dentaires voués à disparaitre

Alors que va-t-il se passer? Si la Ministre impose son projet de tarification, l’équilibre économique des micro-entreprises que sont les cabinets dentaires sera rompu, et les chirurgiens-dentistes, qui se sont endettés pour investir dans leurs structures afin de prodiguer à leurs patients des soins de qualité, seront obligés de faire des économies pour survivre. D’après les simulations des syndicats professionnels, 30% des cabinets seraient même voués à disparaitre.

Pour les survivants, la première source d’économie sera bien sûr la qualité des produits utilisés pour les soins comme pour les prothèses. Il faudra donc acheter le moins cher possible sans tenir compte de la pérennité des soins réalisables avec ces produits, ni de l’esthétique obtenue, puisque la rémunération des actes sera identique quel que soit le coût de revient entre une solution qualitative et une « low cost ». Bienvenue aux couronnes chinoises achetées 45 euros, quand elles sont payées environ 150 euros à un laboratoire de prothèse français. Mais la qualité de ce qui est placé en bouche et la satisfaction des patients comme des praticiens a un prix.

Adieu donc les prothésistes dentaires dont les dentistes sont les uniques clients.

45.000 emplois en jeu

La seconde source d’économie sera bien entendu réalisée sur la masse salariale des cabinets qui pèse lourd sur ces structures, étant donné le coût du travail en France. Adieu donc les assistantes dentaires, précieuses aides des chirurgiens-dentistes, garantes non seulement de la qualité de l’accueil de patients souvent apeurés, mais surtout de la stérilisation des instruments et donc du respect des normes d’asepsie des outils utilisés en bouche. Adieu aussi les secrétaires médicales qui gèrent l’administratif, que l’empilement permanent de nouvelles normes et d’obligations légales rend toujours plus contraignant, et qui permettent au praticien de se consacrer pleinement à l’acte de soins pour lequel il est consulté.

Sans parler des agents d’entretien qui permettent que les patients soient quotidiennement reçus dans des locaux propres et compatibles avec une activité de soins. Adieu enfin les sociétés de vente de matériel, puisque les praticiens ne pourront plus se permettre d’investir dans le renouvellement ou la mise à jour de leur plateau technique.

Marisol Touraine entend-elle réellement déstabiliser l’ensemble de la filière et mettre ainsi en danger plus de 45.000 d’emplois (assistantes, prothésistes et commerciaux du dentaire hors chirurgiens-dentistes) ?

Responsabilité à l’égard des patients

Par ailleurs, une autre économie sera sûrement trouvée sur le temps consacré à la réalisation de chaque acte. Le coût horaire d’un cabinet dentaire est tel que le praticien devra dorénavant chercher à coter le plus grand nombre possible d’actes faiblement rémunérés en un minimum de temps, plutôt que de consacrer le temps nécessaire à réaliser correctement le soin adapté à la situation de son patient, payé au prix du plateau technique et du temps passé.

Quel patient souhaiterait confier sa santé buccodentaire à un praticien qui arrêterait de s’occuper de lui toutes les 5 minutes pour répondre au téléphone, qui utiliserait des instruments nettoyés à la va-vite, qui ne prendrait plus le temps nécessaire pour réaliser correctement les actes préconisés, et qui serait contraint d’utiliser des produits bas de gamme? Aucun.

Quel praticien aspirerait à orienter ses choix thérapeutiques uniquement en fonction du prix qui lui est imposé, à ne tirer aucune gratification intellectuelle et éthique de l’acte qu’il a réalisé sur son patient? Aucun.

La Ministre de la santé semble avoir oublié que les chirurgiens-dentistes ne sont que des femmes et des hommes comme les autres, avec seulement deux mains, une vie de famille et éventuellement le besoin de reposer leurs organismes de temps en temps.

Son projet, déconnecté de toute réalité médicale, promet aux patients une insatisfaction légitime en raison de la faible qualité des soins qui leurs seront proposés; et aux chirurgiens-dentistes une vie professionnelle de frustration extrême, puisqu’ils seront pleinement conscients qu’ils n’exercent pas leur art comme ils devraient et souhaiteraient le faire, car cela ne sera pas comptablement possible.

Rappelons que l’odontologie est une discipline médicale qui ne tolère pas l’à-peu-près car la bouche est un milieu particulier dans lequel la plupart des soins, même correctement dispensés, ont une durée de vie limitée, et ceux mal conduits doivent être refaits très rapidement. Ainsi l’économie promise aux ménages n’est-elle, après la mise en place unilatérale du Tiers Payant obligatoire, qu’un écran de fumée électoraliste de plus, car la récurrence de la cotation d’actes mal réalisés—parce que trop faiblement rémunérés—coûtera au final plus cher à la Sécurité Sociale, et donc à tous les Français.

Il est trop facile de se limiter à une vision purement comptable et de décréter arbitrairement ce que doit être le prix d’une prestation sans rien connaitre de sa réalité clinique et technique, et d’en appeler à la déontologie et au sens des responsabilités des soignants vis-à-vis de leurs patients en ce qui concerne la qualité des soins. C’est justement au nom de cette responsabilité que les chirurgiens-dentistes se mobilisent.

Afin d’illustrer ce propos, et d’espérer convaincre notre ministre, citons cette étude américaine qui montre de façon scientifique que la baisse de rémunération des chirurgiens aux Etats-Unis n’a pas fait faire d’économie au système de remboursement, au contraire.

Prévention, prévention, prévention

Sous couvert d’imposer une mesure sociale permettant à un plus grand nombre de patients d’accéder à des soins de prothèse, Marisol Touraine offre en réalité à un certain électorat la mise au pas de toute une profession que des médias complices s’appliquent à torpiller en règle depuis de nombreuses années, sans que nos instances ordinales ni syndicales n’aient jugé opportun de la défendre.

On peut légitimement s’interroger sur la qualité des enquêtes d’opinion qui ont servi de prétexte à la mise en place de ces négociations — pourtant souhaitées par la profession, mais sûrement dans un autre contexte. Le problème d’accès aux soins ne réside pas tant dans le coût que dans la façon dont nos concitoyens perçoivent leur propre santé en l’absence d’une culture de la prévention (si ce sujet vous intéresse, allez voir ici, et )

Rappelons à toute fin utile, que nous naissons (presque) tous avec le même nombre de dents, le même capital santé, et que dans la majorité des cas, les chirurgiens-dentistes sont conduits à intervenir en raison d’un défaut d’entretien de ce capital initial. Le niveau moyen de l’hygiène bucco-dentaire des Français est extrêmement faible par-rapport à des pays comparables et la déresponsabilisation permanente des patients, acteurs majeurs de leur propre santé, en est en grande partie responsable. En Amérique du Nord, en Italie, dans les pays scandinaves, où les soins dentaires sont facturés à leur vrais prix, c’est à dire jusqu’à 10 fois plus cher qu’en France, la prise de conscience de la qualité du brossage et de l’importance de la prévention avec des visites de contrôle régulières, est beaucoup plus importante, car l’objectif des patients est d’éviter de se faire soigner.

Dans un pays où l’Etat est obligé de dépenser des millions d’euros dans des campagnes d’information afin de rappeler à tous que « les antibiotiques, c’est pas automatique, » au lieu de les consacrer au remboursement ; un pays qui est parmi les plus gros consommateurs de somnifères, d’anxiolytiques, où les patients n’ont aucune idée de ce que coûtent leurs traitements puisqu’ils ne déboursent pas un centime au comptoir des pharmacies, ou la déresponsabilisation des patients est telle qu’ils ont peur d’être en mauvaise santé s’ils n’ont pas de médicaments à avaler, Marisol Touraine choisit de poursuivre dans cette impasse.

Cession progressive de notre système de santé aux assureurs privés

A moins que les motivations réelles de notre classe politique ne soient autres, et qu’il s’agisse, comme chez les Aztèques de la fin du XVème siècle, de sacrifier l’ensemble d’une population à Tezcatlipoca, frère de Quetzalcoatl le Dieu Serpent à plumes. Qui se cache derrière le masque de ce Dieu de la nuit et de la mort, si ce n’est le lobby des assureurs privés, qui ont déjà pris la main sur une grande partie de notre système de santé, et dont le pouvoir est régulièrement renforcé par nos dirigeants.

Car sous couvert de préserver à tout prix notre fameux « modèle social français, » que le monde entier nous envie mais que bizarrement aucun pays n’a su copier, c’est une cession progressive de notre système de santé aux assureurs privés à laquelle nous assistons en silence. En effet, certaines pratiques sont courantes dans le monde de l’entreprise et de la finance, mais inavouables à l’échelle d’un Etat qui se veut providentiel. Comme le révèle l’ampleur de notre dette nationale, notre pays n’a plus les moyens de ses ambitions. Mais la santé coûte cher, et chacun aspire à bénéficier des techniques les plus innovantes lorsque cela s’avère nécessaire pour soi ou ses proches. Il s’agit d’une équation particulièrement difficile à résoudre, mais ce n’est pas en continuant à bercer les électeurs d’illusion, à défaut de leur dire la vérité, ni en clouant au pilori une profession bouc-émissaire, que nous progresserons.

La position particulière des chirurgiens-dentistes dont l’activité tient à la fois de la médecine et de l’esthétique, leur faible nombre, leur défaut de représentation, leur mauvaise image dans l’opinion publique—issue d’un travail de sape de longue haleine sur plusieurs fronts—en font une proie idéale pour ceux qui veulent s’approprier le marché de l’odontologie et celui de la santé en général. Praticiens salariés, gestion des centres mutualistes par des administratifs rompus aux techniques du commerce — ce n’est pourtant pas en multipliant les intermédiaires à rémunérer entre un patient et son praticien que les sommes consacrées aux soins seront plus importantes ni les remboursements meilleurs.

Remise en question de l’égalité de l’accès aux soins

Cette histoire sordide aurait presque pu être comique si elle n’était absolument vraie et si elle n’engageait pas le futur de la santé buccodentaire de tous les Français.

Car ce qui est promis aux patients, c’est un système de santé à trois vitesses :

  • Pour les plus démunis, une possibilité d’accès aux soins de base articulée autour de structures gérées par des associations humanitaires ou des centres hospitalo-universitaires.
  • Pour le plus grand nombre, des centres de soins tenus par les organismes mutualistes auxquels ils sont affiliés de force en raison du contrat d’entreprise qui prévaut depuis le 1er janvier 2016 ; ou pire, des cabinets individuels inféodés à ces mêmes mutuelles, qui se verront imposer une rémunération réduite par leur client unique, en échange d’un afflux de patients. C’est le système américain, l’âge de la dentisterie « Groupon », et dans tous les cas la fin du libre choix du praticien par le patient quels qu’en soient les critères, ce qui est une extrême privation de liberté pour l’ensemble de nos concitoyens sans que cela semble choquer personne.
  • Pour les plus fortunés, des cabinets libéraux aux prestations haut-de-gamme, déconventionnés, c’est-à-dire fonctionnant hors du cadre de la Sécurité Sociale, libres d’appliquer les honoraires qu’ils souhaitent sans que les patients puissent bénéficier de remboursements.

Il est regrettable de constater que notre Ministre se trompe de direction, et que sous prétexte d’une mesure sociale, elle envisage de remettre en question l’égalité de l’accès aux soins. Le signal qui est envoyé est même très négatif sur le plan sociétal, car il sonne le glas des professions libérales, et de l’ascenseur social porteur d’espoir qu’elles représentent pour des jeunes en quête d’accomplissement professionnel.

Les chirurgiens-dentistes sont avant tout des soignants dont le quotidien est rythmé par l’empathie, et non pas des bandits assoiffés de profit tels que certains veulent les présenter. Ils n’ont nul besoin de l’encadrement soviétique de la profession qui leur est promis. Au contraire, la libéralisation de la profession, entraînant une concurrence encadrée et raisonnée, permettrait de mettre en avant la qualité des soins proposés, de pousser chaque praticien à plus de formation et d’investissement, et de faire émerger un prix de marché.

La prévention et la responsabilisation des patients comme acteurs majeurs de leur propre santé est bien entendu l’axe principal sur lequel nos dirigeants politiques devraient se focaliser.

 

Démantèlement de la santé bucco-dentaire en france

un article de DAVID MAILHES

Chirurgien-dentiste
Toulouse – France

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